Nettoyage d'une grande bergerie

Bonjour, mon père est éleveur ovin et il va bientot commencer a déffumer, nous ne pouvons faire un vide sanitaire car l'élevage est trop grand et l'on ne peut mélanger les moutons (étant donné que certaines brebis sont pleines et d'autres mères). J'aimerais savoir si tout de mème il nous est possible de faire un nettoyage plutot intensif et avec quels produits, pour les murs, toits(cote interieur), quais etc.
Merci d'avance.
(si vous avez des solutions pour le vide sanitaire ce n'est pas de refus non plus)

Bonjour
Pour moi, la meilleure solution, c'est d'envoyer un lot au champ ( ou les 2 en fonction de la conception du bâtiment
Pour la désinfection, moi j'utilise chaux vive au sol et Crésyl sur les murs
Ça pue mais c'est rudement efficace et pas cher

Pareil que Viflash... et j'ai trouvé du Crésyl parfumé qui sent beaucoup moins mauvais. Je l'utilisais pour mes clapiers à lapins... du temps où j'avais encore mes longues oreilles... Snif !.......

Attention au goudron tel que Cresyl, ce sont des produits qui ont une certaine toxicité.
J'ai eu un problème d'empoisonnement sur mes bovins et sur moi même avec ce type de produit.
A utiliser avec précaution, dans un endroit ventilé, et éviter de traiter les endroits pouvant être léchés.

viflash est-ce qu'il n'y aurait pas des risques a desinfecter en gardant une partie du troupeau a l'interieur?

Désolé pour le retard
Normalement, on sort toujours le troupeau, c'est plus simple, plus sain etc
Mais si tu ne peux pas, c'est raclage max du fumier, chaud vive de suite sur le so, humide, gaffe, ça pique les yeux mais rudement efficace
Pas repaillage dessus aussi sec.
La paille fait un effet bouchon et la réaction chimique chaux humidité reste enfermée dessous
Impeccable, c'est qu'on veut que ça se passe
Pour les murs, pulvé à dos avec un désinfectant bien hard.
Je connais plus le nom
Ça fait moins mal au nez que le Crésyl mais c'est pas mal
Tu vas chez n'importe quel magasin d'élevage
Je dis bien d'élevage et non bricolage avec rayon animaux

Sinon vétos de campagne et non de ville. Ils ont

Y z'ont quoi les vétos de campagne ???

Ce qui serait rigolo, juste une fois, comme ça, pour voir, ce serait de vider le fumier en gros, pour faire de la place et permettre aux animaux de ne pas frotter de la tête au plafond. De vider sans trop chercher à faire les coins, juste en écartant les animaux pour ne pas les blesser avec le matériel, vider sur plusieurs jours en redonnant l'accès à toute la bergerie au troupeau dès que l'on s'absente un peu, du temps de midi, la nuit...


Et puis, en fait une paire de jours avant, aller s'acheter un fromage frais lactique chez le producteur du coin et le faire barboter (le fromage pas le producteur, ho!), après l'avoir écrabouiller entre les doigts, dans un grand litre de lait frais pendant 24 h à température ambiante. Après 24 h, on remet encore 1 litre de lait en secouant bien pour tout mélanger. Le coup d'après, on s'en met une partie de coté et on rajoute direct 3 litres de lait. 24 heures après, on met ça dans un beau pulvé tout neuf acheté exprès pour ça, et on va en foutre partout dans la bergerie si mal nettoyée, sur les biques, dans les coins, dans l'abreuvoir.

voilà le sujet

Merci pour le rappel de ce sujet...

Mais quel est le principe actif de cette décoction à base de lait ? La caséine ?

Non, ce sont les ferments lactiques. Quand ceux-là sont quelque part, ils occupent tout le terrain et laissent tellement peu de place aux autres pour vivre que ceux-ci, même s'ils sont très pathogènes, sont trop peu nombreux pour être dangereux.

Lorsqu'on nettoie tout en faisant le vide, les très pathogènes ont toute latitude pour exercer leur violence sur les autres microorganismes pendant la reconquête de l'espace nettoyé. Du coup, ce sont eux qui deviennent majoritaires et là ils sont vraiment dangereux, ... surtout qu'après avoir bien nettoyé, on est persuadé qu'il ne reste rien...


Quant aux huiles essentielles dans ce cas, c'est un peu dommage. D'une part, elles coutent cher pour cet usage et d'autre part, c'est un peu la même histoire que les antibiotiques, ce sera plus lent mais on va créer des résistances. C'est peut être mieux de faire du fromage que l'on mange, de pulvériser du petit lait dont on ne sait généralement pas quoi faire. Ca fait une protection naturelle pour les animaux et ça aide à la bonne décomposition (et plus rapide) des fumiers qui du coup sont bien moins pestilentiels lors de l'épandage.

Merci beaucoup pour ces explications nettes et précises !

Je vais soigneusement recopier la mixture à faire à base de lait. Cela fait des mois que je vais aider des voisins à la traite de leur troupeau et il y a malheureusement souvent du lait de jeter à cause de ces fameuses cellules, pourtant non toxiques, mais qui les pénalisent après analyse du lait.

Je peux donc avoir du lait à volonté et je vais appliquer tes préconisations...

on est bien d'accord: du lait à cellules oui, mais pas du lait de mammite

Oui, oui, effectivement, je parle bien du lait à cellules.


Le lait de mammites est trait directement à la main pendant que les autres quartiers sont traits à la machine. Ce lait de mammites tombe donc directement au sol et ne risque pas de contaminer les autres laits.

D'ailleurs, j'en profite pour rendre hommage, à mon tout petit niveau, au travail que font les éleveurs laitiers, quels qu'ils soient... Je ne connaissais pas du tout ce "milieu", mais je peux vous dire que maintenant, lorsque je bois mon lait le matin, je l'apprécie à sa juste valeur !

On ne se rend pas compte du travail fourni pour le produire ce litre de lait !! Et s'il n'y avait que le travail ; mais il y a aussi les normes et tout l'administratif qui va avec - sans parler de tous les "techniciens" de tous ordres qui viennent pour vous vendre des aliments miracles censés révolutionner votre production, etc...

Et tout cela chaque jour de l'année, subir aussi les aléas météorologiques, le froid, la chaleur, les mouches et j'en passe...

Alors, quand vous buvez ce lait ou manger ces si bons fromages, essayez d'imaginer le travail immense qu'il y a derrière et toute la passion qui animent les éleveurs, car je suis persuadé que l'on ne peut pas faire ce métier sans cela.....

Cela ne fait que quelques mois (depuis octobre l'an passé) que je vais aider chaque matin et quelques fois le soir, mais je pourrai faire un livre de tout ce qui m'a étonné, révolté, mais aussi passionné au contact de ces gens et des animaux (vaches montbéliardes)...

euh de quelles cellules parlez-vous ?

c'est vraiment intéressant cette histoire de ferments lactiques, c'est qq chose que tu as testé ?

de cellules animales voyons. Les cellules monacales ou photoélectriques sont hors sujet.

Par contre, pour l"explication, il faudra que je demande demain matin !! Ca reste compliqué pour moi je l'avoue !!!

Lorsque le corps est agressé ou lésé, le système de défense immunitaire envoie en opex une série de spécialistes de la luttes (globules blancs)contre les agressions et des bâtisseurs (les rouges) pour amorcer de suite la reconstruction. Ces gaillards, lorsqu'ils quittent leur casernes (en général la moelle des os) pour aller sur site, prennent le système de transport en commun local (le sang) qui, s'il va partout, ne garantit pas pour autant à tout le monde d'arriver à bon port. Ce qui fait que si la vache se blesse en se grattant le mufle, il va y avoir des globules blancs qui vont se trouver à voyager dans le sang qui irrigue la mamelle (bonjour la précision du tir d'artillerie); et passer dans le lait.

Or humanibus s'y connait particulièrement pour faire des recherches. Pour voir que la vache s'est coupé le nez, il analyse le lait, trouve des globules en surnombre, en déduit qu'il y en a beaucoup plus que d'habitude dans le sang et donc que la vache est blessée.

(Et si elle ne se débrouille pas toute seule pour se raccommoder, il ne lui met pas un pansement mais il lui coupe la tète pour la guérir.)

Il y a donc toujours des cellules (ces fameux globules) dans le lait. Mais par abus de langage, on parle de lait à cellules quand la numération dépasse un seuil naturel normal qui signifie que l'animal est blessé quelque part. Le problème étant d'identifier ces différents quelques parts qui peuvent être aussi bien un abcès au pied, une griffure au mufle, des vers dans le foie, les poumons, la panse, des tiques, des poussières dans l'atmosphère de l'étable, un hématome restant de la dernière bagarre avec la copine pour savoir qui qui va boire en premier, une épine, l'age... ou un déséquilibre alimentaire.

Bref, une augmentation de ces cellules, c'est le signe qu'il y a un problème. Sur une vache pour une analyse individuelle, sur le troupeau pour une analyse collective comme il y a à chaque collecte dans une ferme. Or l'analyse peut lancer l'alerte avant que les symptômes physiques graves apparaissent. Si la laiterie voit quelque chose apparaitre, elle prévient tout de suite (en profite au passage pour faire baisser le prix du lait au titre de la qualité) et on refait la recherche pour voir s'il s'agit d'un animal en particulier ou d'un problème général. Pour exemple, il suffit parfois juste d'inverser l'ordre de distribution de deux aliments pour éviter une acidose ponctuelle mais quotidienne et faire disparaitre l'augmentation cellulaire.

exemple: j'arrive à l'étable, l'auge est raclée nickel chrome. J'en profite pour distribuer de la farine bien écrasée au moulin. Les vaches se précipitent pour avaler ça pendant que je déroule la botte de foin que je remets dans l'auge toute propre dès qu'elles ont fini la farine. Et les vaches bouffent ça toute la journée pendant que moi je pars en bamboche avec les copains.
Je peux aussi faire autrement. Je déroule ma botte de foin d'abord. Les vaches arrivent tranquilles et se mettent à manger et trier. Les dernières finissent de se réveiller... Au bout d'un quart d'heure je repasse et je balance la farine sur le foin. Si elles en veulent, elles sont obliger de chercher et de faire de la place dans l'auge en mangeant le foin pour avoir la farine qui tombe au fond.
Dans le premier cas, le contenu de la panse va devenir très rapidement très acide par action des microbes de la panse sur la farine et comme quand on plonge la main dans de l'acide, la paroi de l'estomac va etre "brulée". Là dessus on balance du foin bien piquant. Alerte! pour les globules. Dans le deuxième cas, la farine arrive progressivement et noyée dans le foin qui arrive dans une panse à la paroi "solide". Il n'y a pas d'augmentation d'acidité et la paroi non fragilisée, n'est pas irritée par le piquant du foin. Les globules restent tranquilles au quartier...et ne finissent pas dans le lait, à part la patrouille qui comme d'hab s'est encore égarée dans les tranchées.

merci beaucoup. c'est super intéressant !

Alors, là bravo !!! Les explications sont claires, précises et scientifiquement vulgarisées pour que nous comprenions enfin tout ce système !!!

En fait, j'ai demandé les explications ce matin, mais je me demandais comment j'allais synthétiser les explications...

Mais là, chapeau bas... j'aurais largement fait moins bien à n'en pas douter !!!

Oh la vache !!!!!!! Même moi j'ai compris quelque chose tellement c'est bien expliqué !!!!


Bon je mets ce sujet en post-it tout en haut de la liste pour ne pas qu'il se perde hein.

Oh ! pétard ! Bucheron ...

Je suis scotchée par tes explications savantes de pro !!
Moi aussi, j'ai pigé !

Bonne journée . Reste au frais ...