Comportement sexuel du bélier
Contrôle et régulation. Chez le mâle adulte, le comportement sexuel (motivation et efficacité) dépend directement des sécrétions hormonales et des événements "sociaux". Le déclenchement de l'acte sexuel met en jeu des interactions entre ces deux facteurs principaux, le second pouvant jouer le rôle de "démarreur". Des stimulations externes, comme l'alimentation ou le climat peuvent également interagir avec ces facteurs.
Rôle des sécrétions hormonales. Le comportement sexuel des mâles est sous le contrôle de la testostérone ou de ses métabolites. Chez des mâles castrés, un traitement à la testostérone rétablit le comportement sexuel mâle, alors que, avant traitement, celui ci tend à persister quelques mois après castration chez des animaux sexuellement expérimentés. Chez les races saisonnées, ces sécrétions stéroïdiennes varient avec la saison sous le contrôle de la photopériode. Toutefois, les variations hormonales sont très progressives et il faut attendre plusieurs semaines après un changement de niveau plasmatique pour observer un effet sur le comportement sexuel. Il est utile de préciser également que les variations rapides observées à l'échelle d'une journée (épisodes pulsatiles de sécrétion) n'ont pas de conséquences directes sur le comportement sexuel.
Rôle de l'environnement social. Des béliers régulièrement entraînés à la saillie manifestent une légère baisse de leur libido en dehors de la saison sexuelle. Les conditions de déclenchement du comportement sont également très importantes; la motivation et l'efficacité sexuelle de béliers et de boucs peuvent être modifiées par la compétition et la hiérarchie existant dans un groupe.
Des femelles en oestrus jouent un rôle important en facilitant la pleine expression du comportement sexuel du mâle. Les stimuli olfactifs, conséquences de l'état d'oestrus, comme les stimulations visuelles sont des facteurs importants pour l'obtention d'un accouplement. Des préférences individuelles peuvent aussi conduire à des saillies plus fréquentes de certaines femelles, alors que d'autres femelles, bien qu'étant également en oestrus, sont négligées par le mâle. Toutefois, si les béliers ont une libido élevée, la majorité des femelles sont saillies par la plupart des mâles.
Différentes étapes du comportement sexuel du mâle. Pour des animaux en liberté, le comportement sexuel, qui se termine normalement par un accouplement, est caractérisé par une séquence spécifique d'événements:
Recherche et contact avec les partenaires. Chez les ovins comme chez les caprins, la cour du mâle envers la femelle est limitée à la période de l'oestrus. Il est maintenant bien établi que celle ci dépend également du rôle actif de la femelle en oestrus. Le mâle adulte dirige des parades sexuelles (approches ritualisées latérales accompagnées de mouvements de patte antérieure) et des flairasse vers l'ensemble des femelles. Réciproquement, les femelles en oestrus peuvent être attirées par les approches du mâle, même à distance. Ces différents facteurs sont importants pour la réussite de la lutte; leur rôle est primordial pour les troupeaux mis en reproduction au pâturage. Pour la détection de l'oestrus dans un troupeau, il est nécessaire de s'assurer que les mâles détecteurs ont bien un contact avec toutes les femelles. Généralement, dans des conditions de lutte libre au pâturage, les béliers sont en contact permanent avec les femelles; durant la nuit ils se regroupent et ne sont habituellement jamais séparés des femelles pour une longue durée. Dans cette situation, la meilleure méthode de détection de l'oestrus est d'utiliser des mâles équipés de harnais marqueurs.
Échanges sensoriels et identification du stade physiologique de la femelle. L'immobilisation posturale de la femelle constitue le signal visuel d'identification de l'état d'oestrus par le mâle expérimenté. Elle semble être renforcée par la reconnaissance olfactive, qui joue le rôle de "déclencheur" pour le comportement sexuel mâle. Un mâle inexpérimenté est beaucoup moins apte à identifier "l'état d'oestrus" de la femelle et doit apprendre ces signaux.
Lorsque le contact est établi, l'immobilisation posturale de la femelle est le signal de la poursuite de la séquence d'accouplement. Sa fuite, au contraire, signifie que la femelle n'est pas en oestrus.
Eléments locomoteurs du comportement sexuel. Organisés en séquences de durées variables, les différents éléments locomoteurs du comportement sexuel sont caractérisés par des actes stéréotypés. La séquence varie non seulement avec l'espèce ou la race, mais également, pour le même individu, selon la réponse du partenaire.
Caractéristiques du comportement sexuelLes caractéristiques des séquences de comportement sexuel sont les suivantes:
Flairages ano génitaux: dans la majorité des cas, ceux ci représentent le premier contact direct entre les deux partenaires. Ils sont généralement de courte durée et réapparaissent, de temps en temps, dans les autres séquences précopulatoires.
"Le flehmen" qui consiste en une position debout, immobile du mâle, la tête en position horizontale qu'il peut balancer lentement d'un côté sur l'autre, la nuque tendue et la lèvre supérieure retroussée. Cette réponse n'est pas forcément liée à la motivation sexuelle puisque ce comportement est souvent observé après flairage de l'urine émise par le partenaire sexuel, mais également par le mâle lui même. La durée du flehmen varie de 10 secondes à une minute.
Les approches ritualisées ou sollicitations des femelles par les mâles, sont caractérisées par une approche avec la tête tournée sur le côté, des mouvements d'une patte antérieure et d'émissions sonores particulières (spectaculaires chez le bouc). Il est fréquent d'observer une répétition de ces approches, ce qui provoque une immobilisation tonique de la femelle en oestrus et, au contraire, une fuite de la femelle non en oestrus.
Les montes sont observées essentiellement quand les femelles sont immobiles et sont souvent associées à des mouvements pelviens et des érections. Leur durée et leur nombre avant l'accouplement dépend de différents paramètres comme l'efficacité et la motivation des mâles et comme la taille de la femelle par rapport au mâle.
L'intromission et l'éjaculation sont de courte durée. L'éjaculation est associée, au moment de l'expulsion de la semence, d'un mouvement de rein vers l'avant et d'un mouvement de la tête vers l'arrière.
La récupération post-copulatoire est aussi appelée période réfractaire. Sa durée est variable et dépend de l'espèce, de la race, de l'individu et de sa motivation, mais aussi d'autres stimulations comme le changement de partenaire. Cette période réfractaire est caractérisée par une absence quasi totale de mouvement après l'éjaculation, qui peut être suivie par une prise alimentaire.
Ces périodes typiques du comportement sexuel mâle, peuvent aussi comprendre des actes agressifs lorsqu'il y a compétition entre mâles. Elles peuvent également être modifiées par le mode de conduite tel que la monte en main ou la récolte de la semence au vagin artificiel.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]