Moutons Mérinos en sud Saône et Loire

Salut à tous,

Je hante votre forum depuis quelques jours, le temps de lire un peu, quand je le peux, vos divers sujets et présentations. Histoire aussi de commencer à faire connaissance avec vous autres, habitués ou non.

Le temps est venu pour moi de me présenter, moi, ma famille et nos brebis.    

Nous habitons, ma femme mes deux enfants et nos sept brebis Mérinos, au sud de la Bourgogne, au sud de la Saône et Loire, au sud du Brionnais, a tout juste 2km au nord de la Loire. :) Région d'élevage (Charollais-Brionnais), de pâtures et de beaux paysages. J'ai 42ans, ma femme pas loin et mes deux enfants moins de 13. Nous sommes ce qu'on pourrait appeler des néoruraux. Nous avons tout quitté (ville, travail) il y a maintenant 8ans pour aller vivre en pleine verdure à 500kms de notre région natale, dans un département dont nous ne connaissions rien d'autre que le nom, et encore. :)

Nous habitons un bel et silencieux endroit, loin de tout, ou presque, une propriété de 2,3ha (comprenant un étang d'un peu plus d'1/2 hectare), dont j'ai réservé environs 1,2ha à notre projet familial et "agricole". Oui, tant qu'à changer de vie, autant le faire avec un projet.

J'en reparlerai sûrement dans une autre rubrique plus adaptée que notre simple présentation.
En résumé, nous avons aujourd'hui séparé ces 1,2ha en trois espaces étant tous clôturés de manière à pouvoir être isolés les uns des autres par des portails : un petit qui contient l'abri (construction 2015) et un accès permanent à l'étang (accès à l'eau pour les moutons), deux grands pour deux pâtures en rotation.

Nous avons plantés sur tous ces terrains des arbres fruitiers (plusieurs dizaines de toutes sortes depuis 2013) et fourragers (mûriers blanc et noir, féviers d'Amérique, Aulnes,...), chacun clôturés. Le concept sera, en plus de nous nourrir nous, d'avoir une certaine valeur commerciale, de nourrir les moutons une grande partie de l'année, ces derniers entretenant à leur tour les arbres en mangeant les fruits parasités qui tombent au sol, interrompant ainsi le cycle de vie de ces indésirables insectes et autres vers.

Le projet comprend aussi encore la création d'une bande forestière de 20m sur 200m environs, avec une haie mellifère en lisière, des ruches, quelques poules et une grande biodiversité qui profitera de tous ces cycles et installations.

Nous avons choisi des brebis Mérinos car un des autres projets en cours, est la récupération et valorisation (familiale) de la laine. Et comme on a des goûts de luxe, et que tant qu' avoir une laine douce, autant choisir le top (pour nous), la laine Mérinos.

Nous avons donc acquis, en mai/juin 2015, 4 Mérinos d'Arles (impossible d'avoir ceux de Rambouillet, hélas), et 3 Mérinos Noires du Portugal.

Pas de béliers, car nous ne voulons pas d'agneaux.

Dommage, c'est vrai, car un bélier Mérinos, c'est très beau.

N'ayant jamais eu d'autres animaux que des chats et ma tortue NineJea, on découvre un peu tout cela (comme tant d'autres choses) pour l'instant, comme de grands néophytes.

Ma femme fait du filage, à la main ou au rouet, depuis une bonne année maintenant, tricote depuis plus longtemps, et se passionne pour cette matière et ses possibilités. A partir de l'année prochaine, nous devrions pouvoir en profiter avec notre laine. :)

Voici déjà quelques photos, d'autres viendront avec le temps et sur des rubriques plus appropriées.

Merci de votre lecture jusqu'ici, on se retrouve à l'occasion sur un autre sujet! ^_^

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Une brebis Mérinos noire du Portugal, photo de juin, j'en mettrai de plus récente, elle était mal tondue quand je 'ai récupéré, leur laine est plus homogène aujourd'hui.
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A bientôt,

Antoine

Bienvenue, beau projet ! c'est quoi un cyber commerçant de proximité ?

Ton projet (ce que tu en évoques) me fait penser à un livre lu récemment : Un jardin dans les Appalaches, de Barbara Kingsolver.
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Je connaissais Barbara Kingsolver, écrivaine (j'aime pas le mot !) américaine, pour les très charmants "L'arbre aux haricots" et "les cochons au paradis" et le très dérangeant "des yeux dans les arbres". Elle vivait à Tucson, Arizona, et n'a plus supporté de devoir tout importer dans cette région, de la moindre bouteille d'eau aux fruits, légumes etc... et ayant par son conjoint une propriété rurale vaste mais délabrée dans les Appalaches ils ont démarré un projet de production familiale et de consommation locale sur 1 an.

Le livre raconte à 3 voix la vie de la famille sur cette année :
- Barbara fait le général de la vie, tient les comptes (50 pieds de tomates ou de courgettes, 257 kg de tomates cumulées...), raconte les inquiétudes quand ils apprennent qu'une autre famille au Canada a perdu 7 kg par personne en ne mangeant plus que des patates en fin d'hiver, la difficulté de dire aux enfants "non, pas d'oranges ou de bananes", les liens amicaux qui se créent avec les producteurs locaux, les seules entailles au contrat (café, thé et chocolat pour le coup issus du commerce équitable)...
- le mari prof de sciences en fac donne les fondements théoriques et scientifiques ( 1 yaourt a parcouru x km avant d'arriver chez vous...)
- la fille aînée, 18 ans, donne des recettes et des menus mois par mois

ça se lit comme un roman, sans édulcorer les moments pénibles de l'abattage des poulets ou dindes, mais aussi avec de bons moments d'humour, comme la recherche frénétique de l'étrange maladie des dindes, au final les chaleurs, sans aucune documentation tellement l'élevage en batterie a fait perdre de vue la reproduction naturelle...

Et les conclusions :
- oui oui on peut très bien manger en janvier-février dans les Appalaches.... à condition de s'en préoccuper en août !
- et non, le projet conçu pour un an ne peut pas s'arrêter comme ça, ça devient un mode de vie (même si légèrement assoupli) et les producteurs locaux des amis...

Patgen a écrit:

- oui oui on peut très bien manger en janvier-février dans les Appalaches.... à condition de s'en préoccuper en août !

J'aurais beaucoup de livres à citer quant à ceux qui nous ont aidés, ou continuent de le faire, dans la création de tous ces projets et avant d'intégrer les brebis à tout cela.

L'équivalent au tien qui m'a donné aussi envie, courage et idées pour intégrer correctement les brebis sur notre lieu de vie est "La permaculture  - Guide pratique pour Jardins et Productions agricoles diversifiées" de Sepp Holzer, avec celui de Bill Mollison "Introduction à la Permaculture". Mais il y en a tant d'autres... Les derniers en date sont "L'apiculture telle que je l'aime et la pratique" de Marc Gatineau (pour débuter avec de bonnes bases   ). Et "Pratiquer la Bio-Dynamie au jardin : Rythmes cosmiques et Préparations Bio-Dynamiques" de Maria Thun. Voilà pour mes thèmes du moment. J'aime bien toujours un peu potasser avant de me lancer.

Comme celui-ci pour reprendre ta remarque concernant la nourriture en hiver : "Des légumes en hiver, produire en abondance, même sous la neige" d'Eliot Coleman, très utile pour ceux qui veulent jardiner aussi en hiver, eh oui, ça s'organise effectivement toute l'année... :)
Si je l'ai lu, je n'applique pas encore vraiment tout sur mes buttes potagères, car je n'ai pas de temps pour tout non plus!

Antoine

Dans du bief , tu aurais du prendre de l'Est à laine Mérinos pour faire de la laine, ce sont des spécialistes... à moins que tes mérinos d'Arles ne viennent d'un élevage très particulier par rapport à la qualité de la laine...?

Bonjour à tous
.Félicitations Antoine, ce projet a été bien étudié, il est bien structuré. Toutes les activités semblent en inter-action. Quel exemple, c'est remarquable. Plus jeune j'aurais aimé m'en inspirer. J'espère qu'il fera des envieux  et sera suivi par beaucoup.

Bienvenue à toi.
Heureuse de suivre tes futures aventures avec des moutons dans un cadre aussi bien pensé .

bucheron a écrit:

Dans du bief , tu aurais du prendre de l'Est à laine Mérinos pour faire de la laine, ce sont des spécialistes... à moins que tes mérinos d'Arles ne viennent d'un élevage très particulier par rapport à la qualité de la laine...?

Salut bucheron,

Ce pseudo me fait penser à ces stères de bois qu'il faut que je range encore, une bonne vingtaine qui attend impatiemment depuis de trop nombreuses semaines... Comme je le disais à un proche récemment, il faut que je m'y mette petit à petit, quelques brouettes par-ci, d'autres par-là, ça avancera au moins... petit à petit.  

Pour les Est à laine, tu as raison, aussi pour leur rusticité dans les climats un peu humide et froid (nord-est). Ici, il fait moins froid, mais question humidité, on est bien servi dans notre région de pâtures...
Pour la laine, oui, la filière laine française étant ce qu'elle est aujourd'hui, les races de moutons à laine sont aujourd'hui plus sélectionnées pour la taille de leurs cuiss... euh, pardon, gigots ou sur leur capacité de materna... euh d'agnelage! La finesse du brin de laine n'est plus la qualité première requise, globalement. Peu de toisons partent vers des filatures françaises, et pour cause, il n'y en a quasiment plus, il revient donc moins cher de faire venir les toisons de Mérinos australiens. Il faut donc surtout, plus que la race lainière, presque, trouver surtout un élevage dont les brebis sont encore aussi sélectionnées et élevées pour leur laine!

C'est le cas de nos brebis Noires du Portugal. Leurs parents étaient dans les montagnes portugaises, en liberté et grands troupeaux, en liberté et transhumances saisonnières. Une centaine de ces moutons avait été ramenée en France, dans un lycée agricole pour acclimatation. Après un an ou deux, ces moutons ont été répartis chez deux éleveurs dans le cadre d'un projet de valorisation de laine via une association. J'ai été chercher nos trois brebis chez l'un de ces éleveurs, sur son premier agnelage avec ces nouvelles venues. Nos brebis sont donc nées dans une petite bergerie dans une ferme en polyculture, issue directement de leur parent portugais. Elles sont d'ailleurs un peu sauvages pour l'instant, on ne peut les approcher (contrairement aux blanches). Cela changera avec le temps, on a confiance (et bientôt des granules pour les soudoyer (!)    ), et le temps!

Les brebis Mérinos d'Arles sont issues d'un élevage plus conventionnel, elles n'ont la laine plus fine que les Mérinos Est à Laine que sur le papier! Cela dit, cela reste du Mérinos dans tous les cas...

Bon, je reviendrai vous en dire plus (j'ai fait des photos de l'abri), mais là, il est tard... et je me lève tôt. :)

Antoine

Bienvenue!
Et félicitations!

Bonjour Antoine,

Je suis contente de lire quelques nouvelles de "chez moi"... En effet, en ce moment dans les Pyrénées Atlantiques, je suis originaire de Saône-et-Loire, de Paray-le-Monial pour être plus précise... Je connais donc très bien cette région... Le marché de Saint-Christophe en Brionnais doit être , en ce moment, toujours aussi impressionnant j'imagine...
Il est vrai qu'il fait assez humide dans cette région ce qui fait la qualité de l'herbage mais il peut aussi faire très froid l'hiver ! J'en ai des souvenirs, mais il est vrai qu'il y a bien longtemps...
J'ai vu qu'il y avait des arbres sur les parcours des moutons. Est-ce qu'ils ne mangent pas les écorces ? Derrière chez moi, il y a le berger de mon village qui met pâturer ses brebis (des basco-béarnaises) qui rongent les écorces des arbres fruitiers quand elles arrivent à passer dans le verger du voisin...
Allez, je file m'occuper de toute ma ménagerie et bonjour à toute la petite famille...
- Annie -