Les plantes toxiques

Oui je comprends ! Tu peux embaucher qq copains copines !

Ça peut s envisager mais les personnes que je côtoie ne sont pas trop fans de nature !
J vais bien y arriver toute seule

Bonjour,

Bien souvent, la présence d'une substance toxique dans une plante peut-être révélée au moment de sa mise en bouche, nombreuses sont celles qui présentent un goût amer, c'est un signal de danger depuis la nuit des temps et qui provoque le dégoût et le rejet, c'est vrai des alcaloïdes et d'autres familles de molécules. On peut même supposer qu'avec leur odorat très développé, caprins et ovins peuvent peut-être, dans certains cas, détecter la présence de ce genre de molécules sans même les goûter. Par exemple, ici, jamais elles n'ont été vues de tenter quoique ce soit avec les digitales, pourtant nombreuses à certains endroits.

Oui je fais les mêmes observations concernant les digitales.

Certains de mes moutons n'ayant pas connu la vie en plein air avec des aînés expérimentés, ont cependant montré plus de difficultés à apprendre et à être prudents.
Il a fallu au début que j'intervienne pour leur apprendre à les rejeter et à leur montrer que je les arrachais.

Concernant l'amertume, je me demande si elle est le seul critère puisque je les vois grignoter régulièrement la bardane par exemple mais jamais en grande quantité.

Quand à la tanaisie ils en mangent parfois goulument pendant plusieurs jours, idem pour l'artemisia pourtant vraiment très amère.

Cette notion de toxicité est évidemment toujours relative, un composé peut être toxique pour une espèce mais non pour une autre si elle est pourvue des enzymes nécessaires à sa "neutralisation", soit qu'elle produit elle-même, soit par l’intermédiaire de sa flore intestinale (bactéries).

De plus, amer n'est pas toujours synonyme de danger mortel, comme on le constate avec des endives, des pamplemousses ou de la roquette.

On peut supposer un certain apprentissage, par imitation, des petits au côté de leur mère; mais en l'absence d'une mère, ou d'autres caprins/ovins comme modèle, ils peuvent opérer une sélection par eux-mêmes parmi les plantes disponibles, guidés par leurs sens, mais j'ignore totalement quel est alors le pourcentage d' erreurs ou d'intoxications (à des degrés divers) dans ce cas.

Ah oui merci pour les explications je n'ai pas assez de connaissances scientifiques pour approcher tout ça autrement que par mes petites observations.

Ca m'intéresserait beaucoup aussi une étude sur cette notion d'apprentissage .

Ayant un petit troupeau de races et d'origines variées j'ai pu observer de grandes différences . Mais il faudrait une étude à plus grande échelle pour tirer des conclusions objectives.
Ce que j'ai pu constater chez moi c'est que ceux qui ont grandi en extérieur, dans un troupeau avec des âges variés, dans des terrains riches du point de vue botanique ,et qui y sont restés assez longtemps ( 1 an pour les miens),  sont très prudents .
Aussi alléchante que soit la nouveauté ( même du grain si je change de sac) ils font toujours le test des 3 jours comme je l'appelle. Un peu plus chaque jour si essai concluant.

Ils savent aussi doser, et ne consommer certaines plantes qu'à certaines périodes ou pour une raison précise ( ils savent aussi me demander du saule blanc inaccessible en cas de bobo par exemple, ou du mélange vermifuge quand il en manque ) .

Mais les autres, très dangereusement goinfres et imprudents au début, ont fini par apprendre beaucoup aussi avec les expérimentés, par imitation et probablement grâce à quelques mauvaises exprériences  

Une fois en confiance avec moi( je les ai eu adultes)  , j'ai pu observer qu'ils s'intéressaient beaucoup à mes séances de désherbage sélectifs  ( j'arrache aussi des orties pour qu'ils puissent les manger fanées).
J'en ai profité pour tester la communication autour des plantes dont je voulais qu'ils se méfient.

Les progrès m'ont semblé longs et irréguliers , avec des scènes cocasses parfois, du genre une qui fonce vers une petites digitale oubliée , mais se fige tout à coup en me cherchant des yeux avec un morceau de feuille pendant entre les babines . Je n'avais plus qu'à confirmer en fronçant les sourcils et en parlant d'une voix avec des accents nets de stress et d'anxiété.    
Un peu comme avec les enfants finalement .
Ensuite je n'avais plus qu'à m'approcher et lui retirer le bout de feuille en félicitant d'une voix posée et chaleureuse.

Merci pour cet intéressant témoignage ! C'est fort instructif. Pas encore trouvé d'articles qui relatent de ces apprentissages, mais les observations en provenance de détenteurs d'ovins/caprins sont certainement une source dont il faut tenir compte.

Un des problèmes lorsqu'une erreur de sélection alimentaire arrive, c'est sa détection, suite à l'impossibilité de la déceler, sauf cas majeur d'intoxication (avec convulsions, etc.), ils peuvent vivent très mal une chose sans qu'aucun signe extérieur ne le trahisse. Lorsqu'une intoxication se produit, cela déclenche toute une série de réactions biochimiques et physiologiques, dont on peut mesurer les paramètres, mais il faut alors recourir à des méthodes plus ou moins invasives, ajoutant encore du stress et de l'inconfort. Si seulement ils pouvaient parler, cela simplifierait les choses.

Même pour une plante dont ils raffolent, ils peuvent se montrer fort sélectif, prenant certaines feuilles et en délaissant d'autres d'une même branche, alors que, pour nous, c'est du pareil au même.

Comme c'est surtout l'apprentissage qui nous intéresse, il faudrait pouvoir mettre en place un protocole qui permettrait de suivre les petits durant les premiers mois, voire sur une année, avec surveillance des paramètres vitaux (rythme cardiaque, pression artérielle, température...) et des réactions biochimiques.

Beau sujet de recherche quoi qu'il en soit. De toute façon, avec mes sauvageonnes, je ne pourrais rien faire de la sorte.

anipatchen a écrit:

Les progrès m'ont semblé longs et irréguliers , avec des scènes cocasses parfois, du genre une qui fonce vers une petites digitale oubliée , mais se fige tout à coup en me cherchant des yeux avec un morceau de feuille pendant entre les babines . Je n'avais plus qu'à confirmer en fronçant les sourcils et en parlant d'une voix avec des accents nets de stress et d'anxiété.    
Un peu comme avec les enfants finalement .
Ensuite je n'avais plus qu'à m'approcher et lui retirer le bout de feuille en félicitant d'une voix posée et chaleureuse.

AhaahhaHAHAHAHAH exellentissime ! je vois TROP la scène ! :o)