Réintroduire les arbres et les haies dans les pâturages

Je pense que c'est sans commentaire.... :pale

Oui terrible ! C'est fou cette manie de couper tous les arbres dans les pâtures ou autour !!

Excellent !!
Effectivement sans commentaire...

Citation :

Réintroduire les arbres et les haies dans les pâturages : et si la solution aux grands défis de l’élevage était si simple ?

Sylvie La Spina·Dimanche 7 juin 2020·8 minutes

4.000 km de haies en Wallonie d’ici 5 ans

Planter 4.000 km de haies d’ici 5 ans, voici un objectif ambitieux de la déclaration de politique régionale wallonne. Après quelques décennies de destruction des haies au profit du remembrement et de la mécanisation agricole, notamment dans les années septante, les efforts pour réparer les orientations passées sont à leur sommet. Les objectifs énoncés sont de consolider un réseau écologique favorable à la biodiversité et de contribuer aux enjeux climatiques en fixant le carbone dans le sol et la végétation. Un incitant financier à la plantation de haies, arbres et vergers, mis en place en 1995, a été revalorisé à plusieurs reprises. Pourtant, les plantations stagnent à une dizaine de kilomètres de haies par an.
Afin de gagner en efficacité, ces mesures doivent toucher les particuliers mais aussi et surtout les agriculteurs, qui gèrent 45 % du territoire wallon. D’après les statistiques wallonnes, on comptait, en 2012, à peine 16 mètres de haies par hectare agricole. Pourtant, nous allons le voir dans cet article, le rôle de l’arbre et des haies dépasse de loin un simple intérêt naturaliste. Ils apportent de multiples avantages, notamment dans les élevages de ruminants que j’aborderai ici. J’oserais même dire qu’ils sont une simplissime solution à de nombreux défis qui touchent les éleveurs aujourd’hui !

Un appoint alimentaire, notamment en situation de sécheresse

Commençons par un problème d’actualité : une quatrième année de sécheresse consécutive touche de point fouet notre agriculture. Le vent asséchant d’Est et du Nord combiné à la quasi-absence de précipitations ces derniers mois, ralentit fortement la pousse d’herbe. Cette année encore, la récolte de foin s’annonce pauvre, tant en quantité qu’en qualité, et le pâturage, compliqué. Un surpâturage des parcelles réduit encore les possibilités de reprise de la croissance de l’herbe à court terme.
Le feuillage des haies constitue un apport alimentaire intéressant pour les ruminants. Une étude[i]a montré qu’un troupeau de génisses laitières passe 30 % de son temps à brouter les haies au printemps, contre 5 % plus tard dans la saison. Au printemps notamment, le feuillage des arbres et arbustes est plus digeste que l’herbe de la prairie, ce qui attire les bovins. En conditions de sécheresse, cet apport alimentaire peut devenir beaucoup plus important et aider les producteurs à passer le cap.


Des haies pour remplacer le soja ?

Les protéines contenues dans l’herbe sont souvent mal digérées par les ruminants : elles se dégradent dans le rumen en formant de l’ammoniaque et finalement, on estime que 60 à 90 % de l’azote des protéines se retrouve dans les lisiers... Ce qui contribue largement à l’odeur désagréable des déjections animales. Les arbres possèdent un feuillage riche en tannins condensés. Ces molécules ont la propriété de s’allier durablement aux protéines lors de la mastication, en formant des complexes insolubles dans le rumen (pH de 5,5 à 7) mais solubles en milieu plus acide, dans la caillette (pH de 2 à 3), ce qui rend les protéines accessibles pour la digestion et l’absorption intestinale. Une alimentation riche en tannins permet donc une meilleure absorption des protéines. Encore un outil permettant de se passer du soja !

Plus d’arbres, moins de vétérinaires

Ces fameux tannins sont des substances aux propriétés antibiotiques et antiseptiques. Ils servent à la conservation des boissons (vins, bières) et des aliments (épices, fumaison) mais aussi à la défense des plantes contre les herbivores. C’est la dose qui fait le poison : pris en quantités raisonnables, ils sont bénéfiques pour la santé car ils contribuent à réguler des organismes plus sensibles (microbes, champignons…). Chez les ruminants, il a été démontré que les tannins issus du feuillage des arbres et de certaines plantes herbacées (lotier, sainfoin…) contribuent à réguler les infections parasitaires.
Aujourd’hui, les éleveurs manquent de solutions pour protéger leurs troupeaux des parasites, et les substances antiparasitaires sont malheureusement utilisées en routine. Elles ont des impacts forts sur la biodiversité (notamment la faune du sol), et les résistances des parasites se développent, si bien que les molécules rencontrent finalement leurs limites. Une alimentation enrichie en feuillages de haies permet une régulation de fond intéressante, tant pour les bovins que pour les ovins et les caprins.
Ajoutons qu’en contribuant à un meilleur fonctionnement digestif, les tannins permettent également de réduire les risques de météorisation et de dysfonctionnements liés à une alimentation trop riche, notamment lors de la mise à l’herbe au printemps. Les haies contribuent aussi fortement à l’auto-médication grâce aux diverses vertus médicinales des plantes. Rien de pire qu’une prairie semée de ray-grass pur et sans haies, ne fournissant aucune plante sauvage aux animaux !
Prairie semée, très pauvre en biodiversité. En avant-plan, une vache, présentant des diarrhées broute la végétation spontanée et les haies d’aubépine en bordure de champ, sans doute à la recherche de plantes médicinales.

Des haies pour réduire la production de gaz à effets de serre

Bien entendu, les arbres et les haies stockent du carbone dans leurs organes aériens et souterrains, et contribuent de ce fait à tamponner les émissions de carbone. Mais leur rôle ne s’arrête pas ici. En améliorant la digestion des ruminants, les tannins permettent une réduction de l’émission de méthane et de protoxyde d’azote, deux gaz à effet de serre souvent pointés du doigt dans les discussions sur l’impact de l’élevage sur les changements climatiques.

Améliorer le bien-être animal, la santé et la productivité

Les haies et les arbres fournissent des abris indispensables au bien-être des animaux en pâture. Rappelons que le tout récent Code wallon du bien-être animal précise, dans son article D.10 : « Tout animal détenu en extérieur dispose d’un abri naturel ou artificiel pouvant le préserver des effets néfastes du vent, du soleil et de la pluie ». Plusieurs études ont démontré que le bien-être des animaux influe directement sur leur santé et sur leur productivité (lait, viande…). Par ailleurs, le bien-être animal fait l’objet de préoccupations croissantes de la part des citoyens.
L’ombre des arbres accueille les troupeaux lors des journées ensoleillées d’été.

Augmenter la fertilité des sols

Qui ne s’est pas déjà émerveillé devant les couleurs d’automne, lorsque les feuilles des arbres jaunissent et rougissent pour finalement tomber au sol avant l’hiver. Ce spectacle traduit en réalité une stratégie des ligneux pour conserver la fertilité des sols. Les feuilles s’enrichissent en tannins (encore eux !) avant leur chute. Initialement stockés dans les vacuoles, les tannins sont libérés et se fixent aux protéines et minéraux constituant la feuille, empêchant leur lessivage pendant les mois d’hiver. Au printemps, l’activité microbienne du sol va finalement libérer les éléments au moment où les plantes sont capables de les prélever, souvent en symbiose avec des mycorhizes… Le cycle est bouclé !
Les feuilles mortes des ligneux constituent une réserve nutritive qui sera à nouveau rendue accessible au printemps après dégradation microbienne par les organismes du sol.

Mais encore…

Tentons d’achever ce tour (interminable !) des bienfaits des arbres et des haies dans le système agricole. En Nouvelle Zélande, des plantations de saule et de peuplier ont été réalisées afin de lutter contre l’érosion. En plus de leur rôle de protection du sol, les arbres fournissent du bois-énergie et sont pâturés par des ruminants. Outre le bois, les arbres et haies peuvent apporter un revenu complémentaire via leurs fruits (frais, jus, cidres, compotes…), apportant une diversification intéressante aux activités de la ferme. Ils contribuent à la beauté des paysages et à leur attrait touristique, fournissent un micro-climat favorable aux cultures (brise-vent, ombrage), etc.

Les arbres et haies contribuent à l’attrait touristique de nos campagnes.

Tous ces avantages des haies et arbres pour les activités agricoles, et notamment d’élevage, devraient inciter les producteurs à en installer dans et en bordure de leurs parcelles.

Références :
Vandermeulen Sophie. 2016. Trees ans shrubs influence the behaviour of grazing cattle and rumen fermentation. Thèse de doctorat. 165 pp.
Selosse Marc-André. 2019. Les goûts et les couleurs du monde. Une histoire naturelle des tannins, de l’écologie à la santé. Editions Actes sud. 352pp. (disponible à la librairie Nature & Progrès – 24 euros).
Liagre Fabien. 2006. Les haies rurales. Editions France Agricole. 320pp.
Statistiques agricoles wallonnes.

https://www.facebook.com/notes/sylvie-la-spina/r%C3%A9introduire-les-arbres-et-les-haies-dans-les-p%C3%A2turages-et-si-la-solution-aux-gr/2670900766521308/

Et oui, les anciens avaient ceinturé les prés de haies, ce n'est pas pour rien !!!

Dans ma région d'origine, le charolais, les près étaient tous entourés de "bouchures"... J'ai quitté la région il y a bientôt 40 ans, mais ma famille qui y réside encore, m'a raconté, il y a un peu plus de 20 ans, que ces haies sauvages (pleines de bonnes choses - noisettes - mûres - etc...) étaient arrachées en masse.

Il y avait même des subvention pour ce faire et clôturer les prés avec ces put... de barbelés !

Par ailleurs, terminé les endroits propices à la reproduction de toute une faune sauvage, insectes, oiseaux, petits mammifères...

Et maintenant, mon père me disait il n'y a pas longtemps, que les agriculteurs étaient maintenant subventionnés pour replanter des haies !!! On marche sur la tête !!!!

Il a fallu 30 bonnes années pour que tout ce petit monde supra intelligent se rende compte de l'imbécillité de la première démarche !!

Et je ne vous raconte même pas les pauvres vaches charolaises au milieu de ces près sans l'ombre protectrice des bouchures l'été, ou l'abri des vents au moments des intempéries...

Oui j'ai une amie qui habite dans le Charolais. Une magnifique région !
J'ai effectivement pu constater ce que tu dis .
Du coup les pâturages sont complètement secs aussi . Plus d'ombre nulle part .

Heureusement certains ont gardé ces haies.

Ils ont aussi des haies plus basses faites d'épineux très denses. Une barrière infranchissable pour les sangliers.
Partout ailleurs ça pleure à cause des dégâts dans les champs et les pâtures, mais ça ne vient à l'idée de personnes de revenir à ce savoir faire qui a fait ses preuves .

En plus ça fait beaucoup moins de boulot d’entretien .

Si tu veux que ta haie fasse un travail de contention efficace, fiable et surtout longtemps, son entretien nécessite au contraire beaucoup de travail et une bonne dose de connaissances spécifiques. Il y a peu de chance qu'elle parvienne à contenir les sangliers qui seraient plutôt enclin à les utiliser comme repère pour passer la journée tranquille, à l'ombre, pendant qu'on s'évertue à les faire sortir du bois où il n'y a plus moyen de roupiller tranquille sans se faire trouer le cuir de la couenne.

C'est un peu dommage que l'article soit si peu fouillé et qu'il manque de logique: si les vaches mangent la haie (suffisamment pour obtenir les effets décrits), il n'y a plus de haie donc son système s'effondre. Rien de tel que de réduire le cheptel et d'aller garder sous forêt: au moins on est à l'ombre....

faut cquifo!
https://www.youtube.com/watch?v=N-y7ciQSXDE


https://www.youtube.com/watch?v=2IlPOLh1ac4

un peu comme ça aussi...

https://www.youtube.com/watch?v=T6yTDSSdajs

en mode variation...

https://www.youtube.com/watch?v=T9etI8FTZLE

et le fou...

https://www.youtube.com/watch?v=_Q5jQ6xUT8Q

Planter une haie? Perso si j'arrete de tondre ou débroussailler les abords d'une parcelle j'obtiens spontanément une haie sans le moindre effort de plantation qui devient sans entretien un alignement d'arbre.

j'ygod'agneau a écrit:

Planter une haie? Perso si j'arrete de tondre ou débroussailler les abords d'une parcelle j'obtiens spontanément une haie sans le moindre effort de plantation qui devient sans entretien un alignement d'arbre.

Et en plus des arbres parfaitement adaptés aux conditions spécifiques de l'endroit et d'une variété d'espèces bien supérieure aux haies plantées sous les conseils des techniciens....


Sans vouloir faire une haie, simplement un bosquet pour faire un refuge "sauvage" au milieu d'un pré ou d'un champs, il suffit tous les ans de lever la faucheuse au même endroit: l'emplacement reste restreint en long, en large et ... en hauteur mais ça fait un point de chute pour tout ce qui est mobile dans les alentours. J'ai un aulne-bonzaï comme ça: je soupçonne un sanglier de coucher dessous; le singe est malin, il ne fait aucun dégât aux alentours. Ailleurs, c'est un prunelier avec les chevreuils. La taille du bosquet n'est pas haute, et pourtant ils arrivent à se cacher dedans et on ne les voit pas (tant que le chien n'a pas décidé d'agrandir le troupeau de brebis )

bucheron a écrit:

Et en plus des arbres parfaitement adaptés aux conditions spécifiques de l'endroit et d'une variété d'espèces bien supérieure aux haies plantées sous les conseils des techniciens....


Sans vouloir faire une haie, simplement un bosquet pour faire un refuge "sauvage" au milieu d'un pré ou d'un champs, il suffit tous les ans de lever la faucheuse au même endroit: l'emplacement reste restreint en long, en large et ... en hauteur mais ça fait un point de chute pour tout ce qui est mobile dans les alentours. J'ai un aulne-bonzaï comme ça: je soupçonne un sanglier de coucher dessous; le singe est malin, il ne fait aucun dégât aux alentours. Ailleurs, c'est un prunelier avec les chevreuils. La taille du bosquet n'est pas haute, et pourtant ils arrivent à se cacher dedans et on ne les voit pas (tant que le chien n'a pas décidé d'agrandir le troupeau de brebis   )

Oui et c'est passionnant à observer dans son évolution. En plus comme tu le dis ça grouille de vie

Moi j'dit : Vive les haies !

( qui permettent aux renards traqués par les chasseurs , de se cacher dedans !! )

Ha ah !!

J'ai discuté récemment avec un ancien paysan de notre village, précurseur du bio, soucieux de l'environnement et autre .
Il expliquait qu'avant , aucune parcelle ne dépassait 1 hectare et qu'avant aussi, chaque parcelle était entourée de haies ou d'arbres .

Au fur des années et comme il faut produire au max , tout ceci a été coupé et détruit .
Grannndes paaarcelles à tout prix . Rendement ... Rendement ?

Aujourd'hui, on se rend compte que c'est une hérésie complète .
Plus d'ombre , plus de retenue des eaux ... Glissements de terrains ...
Alors ? On recommence a planter ou a laisser la nature faire son oeuvre .

Ouf ! L'humain deviendrait il sensé ?